Didier Barbelivien, auteur-compositeur et interprète français de renom, est actuellement en tournée pour la sortie de son nouvel album « Créateur de chansons ».
Rencontre avec un des grands de la chanson française…
Votre dernier album s’intitule « Créateur de chanson ». Est-ce l’expression qui vous définit le mieux ?
Écrire des chansons est mon premier métier, ma passion, et sûrement ma façon d’être. Mais je suis de plus en plus interprète. Partir à la rencontre de mon public, à chacun de mes concerts, est un bonheur. Je suis tant attaché au public… Monter sur scène est devenu un besoin. J’en avais peur étant jeune, et c’est devenu ma cour de récréation préférée (Rires).
Sur scène, reprenez-vous des chansons que vous avez composées pour d’autres artistes ?
Bien sûr, je chante également les chansons des autres. Je me sens si bien sur scène, je ne m’y interdis rien. La scène ne doit être qu’un plaisir, pour l’artiste comme pour le public. Je vais parcourir les routes jusqu’à décembre et c’est un pur bonheur de revoir mon public !
La chanson « Les bouquets de fleurs » de votre dernier album rend hommage aux victimes des attentats. Écrire est-il une façon pour vous de transmettre votre ressenti ?
Les attentats survenus en France et dans le monde ont tellement marqué les esprits. Je voulais rendre un hommage sans parler de l’histoire, redonner de l’espoir. C’est en voyant tous ces bouquets à la télé, dans les journaux, dans les rues, que les paroles me sont venues. Quand on perd un proche dans de telles circonstances, on ne peut s’en remettre… Nous avons répondu à de tels actes par de simples bouquets, qui représentent la dignité, un certain pacifisme. Il y a une retenue dans le chagrin des victimes, une émotion qui m’a touché, et que j’ai voulu mettre en valeur dans cette chanson.
Où trouvez-vous l’inspiration pour écrire tant de chansons ?
J’écris des chansons depuis l’âge de 16 ans et je ne cesserai jamais. Je le fais de manière naturelle, à partir d’une idée, d’une phrase, d’une image. Il est vrai qu’étant actuellement en promotion de mon album, je n’ai que très peu de temps pour moi, pour écrire.
Mais mon cahier ne me quitte jamais.
Vos textes respirent l’évasion, l’envie d’ailleurs. Est-ce le syndrome du globe-trotter ?
Lors de ma jeunesse, l’un de mes professeurs nous parlait de la poésie des noms propres. Il y a en effet une poésie dans les noms de lieu qui nous embarque et nous fait voyager. « New York me manque », un des titres de mon dernier album, m’a été inspiré de l’émission télé de Jimmy Fallon. Quand j’entends les artistes présents sur ce plateau, j’ai envie de m’y téléporter.
Avez-vous un lieu pour vous évader, un endroit où vous aimeriez vivre ?
J’ai adoré vivre en Afrique, cette terre m’a fasciné. J’aurais pu vivre à Londres, véritable ruche musicale, dans les années 60-70. Les anglais ont une musicalité singulière qui m’attire. Mais le Domaine de Murtoli en Corse est mon coup de cœur, ce lieu est si paisible.
Avec plus de 2000 chansons à votre compteur, quelles sont vos chansons préférées ?
Quatre chansons me viennent à l’esprit. « J’aime et moi je chante », écrite pour Gérard Lenorman, « Elle m’oublie », écrite pour Johnny Hallyday, « J’aime ce qui me manque » pour Julio Iglesias, mais aussi une chanson inconnue pour Michel Sardou qui s’appelle « Les bateaux du courrier », écrite au début des années 80. Ces chansons ont quelque chose de particulier pour moi.
Avez-vous des chansons inédites à nous dévoiler ?
J’ai beaucoup de chansons écrites, auxquelles je tiens, mais que je n’ai pas encore dévoilées. Je les oublie parfois. Quoiqu’il en soit, j’y reviens toujours.
Choisissez-vous l’interprète ou est-ce l’interprète qui vous choisit ?
Les chansons sont issues de rencontres à double-sens. Et c’est surtout le fruit du hasard.
Avez-vous un interprète à qui vous aimeriez offrir une chanson ?
J’ai écrit le nouveau titre de Julien Clerc et j’en suis si fier. C’est un vrai plaisir de collaborer avec cet artiste. J’aurais aussi aimé écrire pour Michel Polnareff, et bien d’autres. Mais ce sont les rencontres qui ont tracé ma carrière.
Quelles ont été les rencontres décisives durant votre parcours ?
Musicalement, mes rencontres avec Gérard Lenorman et Johnny Hallyday… Dans la vie, j’ai fait des rencontres avec des personnages étonnants et passionnants, tels que Claude Lellouche et Gérard Depardieu. Ce sont des hommes incroyables, marquants.
Julio Iglesias a également joué un rôle important dans votre carrière…
Je dois beaucoup à Julio Iglesias. Il m’invitait lors de ses concerts, en tant qu’ami. J’ai toujours eu un plaisir immense à le suivre lors de ses représentations. Puis un jour, il a voulu que je chante avec lui. Nous avons chanté un duo pendant les 8 concerts qui suivirent, et il m’a poussé à me lancer sur scène. J’ai pris conscience que je devais partager ma passion avec le public.
Que pensez-vous de l’évolution de l’industrie musicale ?
Il y a toujours des chanteurs empreints de la culture musicale française, tels que Vianney, Calogero, Julien Doré, qui continuent à conserver les codes du passé. En ce qui concerne les autres, ils évoluent dans le temps et avancent avec notre époque, ce n’est pas déplaisant.
Que peut-on vous souhaiter pour le futur ?
De rester en bonne santé. Celle-ci peut me jouer des mauvais tours, alors que la passion, elle, ne me quittera pas.