Ancienne présentatrice du JT de 13h00 sur TF1 , Laurence Ferrari réveille aujourd’hui les téléspectateurs de CNews avec son incontournable interview matinale et les retrouve en fin de journée pour « Punchline ». Rencontre avec une journaliste qui a du punch à revendre !
Vous commencez l’année en beauté, des audiences en hausse que ce soit sur CNEWS ou à la radio, une belle actualité, que souhaiter de plus ?
Que cela dure ! Comme j’ai déjà un peu d’expérience – une vingtaine d’années dans ce métier- je sais qu’il faut apprécier les moments où le succès est au rendez-vous ! Une carrière est faite de hauts et de bas, qui ne sont d’ailleurs pas tout le temps corrélés au niveau des audiences. Mais là j’ai la chance d’être dans un environnement de travail très positif avec des équipes formidables et passionnées, le tout porté des téléspectateurs qui nous plébiscitent. Donc oui, il faut savoir se dire : c’est un super moment que nous vivons. Et surtout garder la même énergie positive.
Nous continuons de traverser une période assez complexe, ce qui nous a permis de réfléchir sur nos implications au quotidien avez-vous également fait cette introspection ?
La crise pandémique nous a tous obligés à revoir nos modes de vie et notre façon de travailler. Qu’il s’agisse des réunions par visio-conférence, des nouvelles méthodes de travail : chacun d’entre nous a été poussé à se réinventer. Cela peut être stimulant pour ceux qui ont une capacité de rebond et un secteur d’activité qui s’y prête, mais très angoissant pour ceux qui subissent la situation sans avoir la possibilité de réagir, soit parcequ’ils ont perdu leur emploi, soit qu’ils sont au chômage partiel. Je pense aux nombreuses entreprises qui ont déjà fermé leurs portes, et celles qui vont le faire lorsque l’économie ne sera plus sous perfusion. Mais je pense que la crise sera suivie d’une pulsion de vie extraordinaire dans l’année qui va arriver et qu’il y aura de belles opportunités à saisir en créant, innovant, osant.
L’interview matinale est un rendez-vous attendu par les téléspectateurs. Comment vous êtes vous approprié ce moment ?
Naturellement. En restant ce que je suis. Curieuse, bienveillante lorsqu’il y a besoin de pédagogie, mais incisive si les réponses ne sont pas au niveau de la responsabilité de mes interlocuteurs. En la matière les hommes et femmes politiques en charge au pouvoir, ont donc le devoir de répondre précisément aux questions que je pose et que se posent nos téléspectateurs. C’est particulièrement vrai à propos de la pandémie et des nombreuses incertitudes qui planent sur notre société et notre mode de vie.
Vous souhaitez varier les plaisirs et ne pas inviter que des politiques. Pourquoi ?
Car la parole politique est fortement décrédibilisée et que le lien de confiance entre la population et les élites politiques s’est dégradé depuis des années. J’en veux pour preuve le niveau d’abstention à chaque échéance électorale, et les mouvements de colère comme les Gilets Jaunes en 2018,2019. Les français ont le sentiment que la classe politique les a abandonné et ne les entend plus. Que la caste politique se protège entre elle, et ne s’intéresse pas aux français qui vivent des épreuves lourdes. C’est pour cela que dès le départ j’ai préféré donner la parole à des médecins, des policiers, des avocats, des artistes plutôt que systématiquement faire des politiques. Mais ne vous y trompez pas, l’intérêt pour la politique est très vif en France. Et dès que l’on entrera dans la présidentielle de 2022, le match sera intense et les français seront très attentifs aux promesses des uns et des autres.
Vous êtes également en quotidien sur Radio Classique pour votre émission « Entrée des artistes », comment passe-t-on de l’info à la musique classique ?
Très facilement ! La musique fait partie de ma vie au quotidien. C’est donc un immense bonheur de parler de musique, des artistes, des compositeurs dans cette émission de deux heures que je compare à un bain d’huiles essentielles ! Cela me redonne du souffle avant de replonger chaque soir dans PUNCHLINE dans le chaudron de l’actualité !
Vous êtes sans nuls doutes une femme active avec un agenda bien rempli, comment est Laurence Ferrari en rentrant à la maison le soir ?
Lessivée ! Mais prête pour ma troisième journée de maman, qui passe par la vérification des devoirs, les câlins et le moment des confidences avec mon petit dernier qui a 10 ans et qui me raconte sa journée d’école.
Comment percevez vous la place de la femme dans le monde professionnelle d’aujourd’hui ? Et de façon plus explicite au sein des médias ?
Les femmes sont présentes en nombre à l’antenne depuis des années, c’est une bonne chose. Après lorsque vous montez les grades de la hiérarchie des rédactions, bizarrement la présence féminine s’estompe sérieusement. C’est là qu’il faut progresser. On nous fait toute confiance pour l’antenne, mais pour les décisions stratégiques, ce sont des hommes qui sont aux manettes. Les choses sont en train de bouger heureusement. Et comme disait Françoise Giroud, on aura gagné quand des femmes médiocres auront des postes importants !
Vous êtes imperturbable et savez prendre les coups lorsque les directs sont denses ! Auriez-vous une botte secrète pour garder votre sang-froid ? (Rires)
L’expérience et le souvenir des coups reçus !!! Quand on se fait surprendre une fois, on retient la leçon et on ne refait jamais deux fois la même erreur. C’est comme à la boxe ! Plus sérieusement, j’ai acquis une bonne dose de sang-froid au fil des années et des situations dramatiques dans lesquelles nous plonge l’actualité. Mais je suis très souvent émue par le récit des souffrances de ceux qui témoignent sur mon plateau notamment les femmes ou les enfants victimes de violence, c’est quelque chose que je n’accepterai jamais. Et je leur donne souvent la parole pour faire avancer les choses.
Que pourriez-vous souhaiter aux lecteurs du LiFE magazine pour ce début d’année ?
De garder les yeux tournés vers la ligne d’horizon. Que ce soit cet été ou cet automne : c’est sûr, nous allons sortir de cette crise. Et derrière il y aura, les amis, la joie et la fête : autant de couleurs qui nous manquent tant mais qui vont nous emporter à nouveau dans le beau tourbillon de la vie.