MICHEL SARRAN Du soleil dans vos assiettes

Michel Sarran est né un 8 avril 1961 à Nogaro dans le Gers. Fils d’agriculteurs, il grandit dans sa région natale avant de s’installer à Toulouse pour entamer des études de médecine. En 1981, sa mère, Pierrette Sarran, ouvre une ferme auberge à Saint-Martin-d’Armagnac. Il change d’idée et décide de retourner dans sa région natale. Auprès de sa mère, il apprend les bases de la cuisine et se passionne pour la gastronomie au point de vouloir en faire son métier.

En 1984, il démarre son apprentissage aux côtés d’Alain Ducasse à Juan-les-Pins et y fait ses armes pendant une année. Michel Sarran rejoint ensuite sa région natale, et poursuit son apprentissage chez Michel Guérard à Eugénie-les-Bains dans les Landes. Il y entre comme commis puis est nommé chef saucier rôtisseur. En Bourgogne, il devient le second du chef cuisinier Jean-Michel Lorain, triplement étoilé.

Fort de toutes ces expériences, Michel Sarran prend les commandes des cuisines de La Pinède à Saint Tropez, puis celles du Mas du Langoustier sur l’île de Porquerolles. En 1995, il se lance et ouvre son propre établissement éponyme à Toulouse. La reconnaissance ne tarde pas à venir et Michel Sarran reçoit sa première étoile au Guide Michelin dès 1996. Sa cuisine qui s’inspire des influences espagnoles, marocaines ou encore japonaises mêlée aux produits de son terroir natal rencontre un franc succès. En 2003, il décroche sa deuxième étoile. En 2011, le chef cuisinier dépasse les  frontières et ouvre un café baptisé Emma, prénom de l’une de ses 2 filles , à Barcelone en Espagne.

En 2015, il intègre le jury de l’émission culinaire de la célèbre émission Top Chef diffusée sur la chaîne M6.

Chef étoilé, le chef Michel Sarran fait aussi parti du célèbre jury de Top Chef, il est le chef à l’accent chantant ! Toulousain d’adoption, il n’hésite pas à taquiner ses camarades et à conseiller ses poulains, avec toujours une extrême bienveillance, rencontre avec ce chef qui nous parle de ses projets pour l’année 2021…

Vous en êtes à la 12ème édition de l’émission top chef sur M6, en quoi ce programme a-t-il changé votre vie ?

Ca a changé ma vie car l’effet télé a eu un impact sur ma vie personnelle et professionnelle, nous sommes plus sollicités nous nous apercevons que dès que nous passons à la TV on nous confère des pouvoirs que nous n’avons pas forcément, on rentre un peu dans la vie des gens qui ont l’impression de nous connaître.

Qu’est-ce qui vous motive chaque saison ?

C’est un programme qui met en avant notre profession et qui met en avant des valeurs auxquelles je suis attaché telles que la rigueur, l’investissement, le respect, le dépassement de soi. Je trouve que c’est un programme qui donne une belle image de notre profession.

Qu’est-ce que l’émission vous a apporté en tant que chef ?

Beaucoup d’échange et de partage, notamment avec des chefs d’horizons très différents. Aujourd’hui tous les Chefs souhaitent participer en tant que guests dans l’émission et on a la chance de recevoir les Chefs les plus représentatifs de notre métier, ce qui est très enrichissant.

Comment pourriez-vous définir votre univers gastronomique ?

J’ai toujours considéré la cuisine comme un moyen d’expression, mon univers gastronomique est calé sur ma vie au sens large, qu’elle soit privée ou professionnelle, je la nourris de mes voyages, mes origines, et de ma famille. Mon univers est fortement ancré dans le Sud-Ouest avec des accents d’ici et d’ailleurs.

Vous prédestiniez-vous à la cuisine ?

Absolument pas, j’ai démarré des études de médecine au départ et je suis venu à la cuisine grâce à ma mère qui avait une ferme auberge dans le Gers. Il me fallait trouver un métier et je savais qu’avec celui-ci je ne mourrais pas de faim.

La cuisine est- elle une passion ? Ou diriez-vous plutôt une satisfaction ?

Je déteste le mot passion, qui pour moi est synonyme d’irrationalité voir de souffrance. Dans la littérature les passions amoureuses sont toujours des histoires tristes. C’est un métier qui m’apporte énormément de satisfactions mais qui est fait de rigueur, d’investissements, presque de dévouement, en revanche j’étais loin d’imaginer qu’il pourrait m’offrir la vie que j’ai aujourd’hui.

A la tête de votre établissement « Michel Sarran» doublement étoilée à Toulouse, n’est-il pas compliqué de concilier votre vie devant les fourneaux et vos obligations télévisuelles ?

C’est une vie bien remplie mais le fait de faire partie de ce programme a des retentissements positifs sur le fonctionnement du restaurant. Même si c’est parfois un peu compliqué, c’est aussi une énorme chance. Je ne m’ennuie pas.

Quelle réalisation culinaire vous ressemble le plus ?

C’est incontestablement la soupe de foie gras à l’huitre de Belon, qui est le plat signature et qui est aussi le plus représentatif de mon cheminement culinaire.

Quelle a été la rencontre décisive de votre parcours ?

Elles sont nombreuses mais si devais n’en citer qu’une ce serait mon passage à Eugénie-les-Bains et ma rencontre avec Michel Guérard, un homme exceptionnel en tous points.

Quels sont vos futurs projets ?

Je développe depuis cette fin d’année un concept avec mes filles Emma et Camille, autour du croque-monsieur, sous l’enseigne « Croq’ Michel », avec deux ouvertures sur Toulouse, deux à venir sur Paris et nous espérons que ce n’est qu’un début.

Que peut-on vous souhaiter pour cette année 2021 ?

La réouverture de nos restaurants, le succès de Croq’ Michel, en résumé la fin d’une période difficile tant économiquement que psychologiquement. Et que tout le monde se fasse vacciner! rouvrir sereinement et accueillir à nouveau notre clientèle qui nous manque beaucoup.