FRANCIS HUSTER Artistement vôtre !

Avec une carrière théâtrale aussi riche, qu’est-ce qui vous pousse à revenir sur scène au théâtre des Nouveautés dans cette pièce « Les Pigeons » de Michel Leeb ?
Mon retour sur scène au Théâtre des Nouveautés, dans cette comédie hilarante de Michel Leeb, relève, comme ce fut le cas pour « Le dîner de cons » au cinéma, du défi. Oui, Jean-Louis Barrault, mon héros, avait comme devise « il faut gifler la mort ». La mienne en ce qui concerne la comédie est bien « Il faut gifler les cons ! » lesquels ? Ceux que la comédie défie depuis Molière ! Le rire au contraire est la noblesse de l’art théâtral, littéraire, cinématographique, offrant une arme digne pour défier l’injustice, la tyrannie, la haine et leurs sœurs de violence et de trahison. Molière a accouché d’elle. Toute ma carrière, j’ai alterné les grands noms, pour gifler les cons !

Comment choisissez-vous les rôles que vous interprétez au théâtre ? Y a-t-il un personnage en particulier que vous rêvez d’incarner sur scène ?
Je me faisais toujours la réflexion que mon autre héros François Florent avait reçue de notre maître René Simon : « Ce rôle que l’on te propose, un autre pourrait-il bien mieux l’incarner ? » À présent s’entend. Qui pourrait apporter à ce rôle (de légende Le Cid, Hamlet, Don Juan, Figaro, Cyrano…) ce que l’on n’a jamais montré de lui (Octave, Otto Franck…) ? Et une deuxième remarque, celle justement après un succès dans un rôle de surprendre le public en allant là où il ne m’attendait pas! La Peste puis Avanti ! Ruquier puis Horowitz ! Donc après Leeb, ce sera totalement à l’opposé. Drame ou tragédie… Passer du soleil à la lune.

Le théâtre en live a ses propres défis. Comment préparez-vous mentalement et physiquement pour une représentation théâtrale, surtout pour une longue saison comme celle à venir ?
Je ne me prépare pas car depuis 60 ans de métier bientôt, je n’ai jamais cessé de le pratiquer. Les vacances, je ne connais pas ! Alors je suis sans cesse en train de travailler le prochain rôle alors que j’en joue au moment même un autre. Jouant avec un tel plaisir ces Pigeons de rire, je travaille depuis plusieurs mois mon prochain rôle, dramatique au possible. Tel un pianiste de l’âme qui fait ses gammes.

Quel est ce lien spécial que vous entretenez avec votre public, et quelles émotions espérez-vous susciter chez lui lors de vos performances au Théâtre des Nouveautés ?
Le public est ma nourriture d’âme. Sans lui, je meurs de faim. Je suis là pour lui faire déguster aussi bien le caviar Shakespeare que le chocolat Guitry ! (Sourires)

Et le cinéma, parlons-en ! Vous boudez le grand écran au profit des planches. (sourires) Aurons-nous la chance de vous y retrouver prochainement ?
Oui, je reviens à la télévision en 2024 avec une série policière que j’attends depuis 20 ans !! Et au cinéma, deux films, dont l’un scellera nos retrouvailles avec mon héros de l’écran que j’admire depuis toujours : Claude Lelouch ! Un polar à la Lelouch justement mêlant comédie et suspens !

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?
Mon prochain rôle, non, je ne vous le dévoile pas encore (rire). Je pigeonne au Théâtre des Nouveautés jusqu’au 31 décembre avec la si belle et talentueuse Chloé Lambert (actrice et autrice aussi de succès) et le drôlissime Philippe Vieux qui enthousiasme à la Hirsch le public. Quand notre tournée (de février à avril 2024) des « Pigeons » s’achèvera, le rôle lui-même sera impatient que je l’annonce. Il est célèbre et on ne pourra plus le tenir, vous verrez !

Que pourriez-vous souhaitez aux lecteurs du LiFE Magazine ?
Je souhaite aux lecteurs et aux lectrices de LiFE Magazine de traverser le miroir ! Reprendre espoir en la vie grâce au monde de l’Art. Celui qui nous fait tenir debout dans la dignité.