Votre univers, sauvage et coloré, a marqué et bousculé les codes de l’art contemporain. Comment vivez-vous la fascination du public pour votre œuvre ?
Très bien ! (rires) mais cela n’a pas toujours été le cas. Mes débuts dans l’art ont été très compliqué. Il y a encore quelques années, j’allais dans des dîners où j’osais à peine dire ce que je faisais ! A contrario, aujourd’hui le snobisme de l’art contemporain m’est complètement indifférent ! J’en ai pris mon parti et je suis très heureux, dans tout ce que j’entreprends, de pouvoir partager avec le plus grand nombre. La transmission et le partage sont mon moteur.
Vous comptez de nombreuses collaborations à votre actif, notamment avec Porsche, Hublot ou encore Disneyland Paris. Qu’est-ce qui vous pousse à toujours repousser vos limites, dans des domaines si différents ?
Curieux de nature, j’aime rencontrer de nouvelles personnes et explorer des domaines différents. J’ai la chance de pouvoir compter sur des partenaires qui me font confiance et qui me donnent carte blanche, ce qui stimule énormément mon processus de création. Cela me permet de toucher un public toujours plus large et d’aller encore plus loin dans ma volonté de placer l’art dans notre quotidien.
Dans tous les projets que j’entreprends, j’ai besoin de créer une histoire avec mes partenaires. Que ce soit avec Disneyland Paris ou encore Hublot, j’aime les histoires qui s’inscrivent dans le temps.
L’art peut s’exercer dans n’importe quel domaine, ce qui forme pour moi un tout cohérent et très intéressant. Malheureusement, en France tout est encore très segmenté, on aime mettre des gens dans des cases et ce n’est pas toujours facile d’en sortir.
Votre livre « Le choc des titans » vous confronte à un autre artiste-sculpteur français majeur, François Pompon. Quel message commun avez-vous eu envie de d’exprimer dans cet ouvrage ?
Ce livre d’exception est pour moi la suite logique de l’exposition que nous avons mis en place l’an passé à Saulieu (Ville d’origine de François Pompon) « Richard Orlinski, François Pompon, le choc des titans ». Il y a eu un vrai engouement autour de l’exposition. A Saulieu, on avait l’impression que les sculptures se parlaient.
François Pompon qui fut le chef d’atelier de Rodin était un artiste tout sauf académique ! Il cherchait à dépoussiérer l’art animalier ce qui lui a d’ailleurs valu de nombreuses critiques, notamment pour la simplification des formes de ses sculptures. Les gens disaient que c’était plus facile que de faire des sculptures extrêmement réalistes, alors qu’il n’y a pas plus dur que la simplification qui consiste à donner des formes qui n’existent pas ! J’ai moi-même eu ces critiques lorsque j’ai commencé dans l’art.
Dans le livre, je trouve très intéressant le dialogue entre les œuvres, c’est un échange, un partage. Il y a beaucoup de poésie dans cet ouvrage et c’est véritable honneur et une grande fierté pour moi de voir mon travail comparer à celui de François Pompon.
Nous vous découvrons pour la troisième fois dans l’univers musical avec votre single « Gravity », en collaboration avec la chanteuse et influenceuse Anna Zak et le rappeur Fat Joe. Que nous promet ce nouveau titre ?
La musique occupe une place importante dans ma vie. Je n’ai pas perdu mes rêves d’enfants et je suis très heureux aujourd’hui de pouvoir créer des passerelles entre différentes formes d’art : sculpture, design, musique, spectacle vivant…
Monter sur scène procure un sentiment incroyable car le retour du public est immédiat. Il y a une vraie énergie, une émulation qui me pousse à me surpasser et à partager avec le plus grand nombre.
Gravity est un titre punchy, aux sonorités électro-pop. J’ai adoré travailler avec le rappeur Fat Joe que l’on ne présente plus, et la jeune chanteuse et influenceuse Anna Zak qui est considérée comme l’une des chanteuses les plus populaires de sa génération.