Reportage de L’irrésistible MONSIEUR DULÉRY

Acteur populaire, Antoine Duléry a joué dans de nombreux films à succès dont Camping et a aussi tourné pour Claude Lelouch. À la télévision, son interprétation du commissaire Larosière dans les Petits meurtres d’Agatha Christie a marqué les esprits. Comédien qui possède plus d’un atout dans son jeu,

 il nous accorde quelques instants entre ses nombreux tournages pour nous parler de lui et de ses futurs projets. Rencontre avec une tête d’affiche du cinéma français.

 

Comment pourrait-on définir Antoine Duléry en quelques adjectifs ?

On m’a souvent appelé Antoine Dudélire. Cela me correspond bien ! Je dirais fantasque, désordonné voire même bordélique… Je suis comme un enfant infatigable, peut-être même fatiguant. Je n’en reste pas moins quelqu’un d’attachant ! (Rires).

À la télévision, au cinéma, au théâtre… 36 ans de carrière, plus de 100 films à votre actif. Qu’est-ce qui vous fait encore vibrer dans votre métier ?

Ce métier m’émerveille constamment. La découverte, sans cesse me déguiser et prendre la peau d’un nouveau personnage. J’aimerais faire une carrière à la Serrault et avoir le grand rôle dramatique que je n’ai pas eu encore la chance d’avoir.

Vous avez un don remarquable pour l’imitation depuis tout petit. Ce don vous a-t-il aidé à vous frayer un chemin dans le monde impitoyable du cinéma ?

Absolument pas, au contraire. Je ne voulais surtout pas être imitateur ! Je me méfiais de ce don qui risquait de rapidement me cataloguer en tant que tel. Je l’ai donc caché pendant longtemps, gardant cette activité seulement pour mes proches. Le seul qui m’ait permis de le faire est Claude Lelouch, à travers un personnage. Plus tard, Muriel Robin et François Berléand ont décidé de me lancer au théâtre avec le spectacle Antoine Duléry fait son cinéma, dans lequel je rends hommage aux acteurs qui m’ont marqué. J’ai mis en scène un spectacle non seulement d’imitation, mais qui raconte surtout une histoire vraie.

 

Imiter les autres n’est-il pas se raconter soi-même ?

Je viens de faire un dessin à l’instant, passion que j’exerçais beaucoup plus jeune. Imiter c’est saisir l’autre par ces traits, rapidement, sur les gestes, la voix. Une imitation ne se travaille pas, elle doit être innée. Je suis un voyeur, comme certains romanciers (Rires). Quand j’imite, je deviens l’autre.

Vous avez une carrière incroyable et vous êtes un acteur adoré du public français. Comment faites-vous pour entretenir cette relation ?

J’adore le public, j’en suis très proche. Je suis le bon copain, en toute simplicité ! Dès que j’ai l’occasion sur un tournage ou dans la vie de tous les jours, j’aime discuter, échanger et découvrir les gens, avec sincérité. J’ai été longtemps anonyme, je suis aujourd’hui fier d’être reconnu et je suis le premier à accepter les selfies lorsque l’on me le demande ! (Rires). Claude Lelouch, quand je l’appelle, me dit : « Quand j’entends ta voix, j’ai envie de sourire ! », c’est mon plus grand bonheur.

Nous vous avons retrouvé dans la série évènement « Les ombres rouges », sur C8, dans le rôle grave de Jacques Garnier, qui voit sa vie s’écrouler lorsque sa plus jeune fille est enlevée. Ressentiez-vous le besoin de vous éloigner de la comédie ?

J’aime beaucoup la comédie, mais j’aime encore plus les rôles graves puisqu’ils sont très forts en émotions.

« J’aime beaucoup la  comédie, mais j’aime encore plus les rôles graves puisqu’ils sont très forts en émotions. »

On va également vous retrouver sur TF1, dans la mini-série historique « Le bazar de la charité » … Pourquoi avoir accepté cet énième projet ?

L’idée de tourner une mini-série historique en costumes d’époque avec, entre autres, Audrey Fleurot, Camille Lou et Julie de Bona, m’a tout de suite plu.

Vous avez écrit votre premier long-métrage, avec le scénariste Guillaume Laurant. Parlez-nous un peu de ce beau projet…

C’est un superbe projet qui me tient énormément à cœur puisque je vais le réaliser tout en jouant, avec la magnifique Audrey Fleurot dans le rôle de ma femme ainsi qu’avec Alexis Michalik, jeune génie du théâtre français et acteur formidable. L’écriture est aujourd’hui terminée. Nous sommes actuellement en attente de financement et j’espère commencer le tournage en avril prochain.

Vous avez vos racines sur l’île de Bréhat, en Bretagne. Est-ce le seul endroit où vous aimez vous ressourcer ?

Essentiellement puisque j’y passais la totalité de mes vacances étant petit. J’y retrouve mes sensations d’enfance. Mes parents s’y sont mariés, mes grands-parents y sont enterrés, c’est un lieu auquel je tiens. C’est une île magnifique, sans voiture, avec un calme absolu.