Le santoun, qui signifie « petit saint » en provençal refait son apparition chaque Noël dans les crèches des villages, mais aussi dans les maisons. Une tradition qui perdure et confirme que la Provence est bien le pays natal de ces petites figures en argile, façonnées avec amour par des artisans talentueux.
Derrière ces personnages emblématiques, se cachent les santonniers. Un métier unique né en Pays d’Aubagne, inventé par le marseillais Jean-Louis Lagnel. Jusqu’en 1940, l’artisanat santonnier était surtout une activité de complément ou un passe-temps.
L’industrie de la céramique, des poteries et des tuileries a fait vivre les villes et villages de ce petit coin provençal au fil des siècles. Son histoire débute à Aubagne en 1531. Façonnés à la fin du XVIIIe siècle, les artisans aubagnais ont très vite adopté cette création, en restant toutefois fidèles à ses origines de figurine d’argile. Le XIXe siècle marque le temps de la consécration pour cette activité. Puis, au XXe siècle, les deux guerres mondiales et la fermeture des marchés coloniaux donnent un coup de frein définitif à l’essor économique et industriel de la céramique.
Aujourd’hui, 70 ateliers et 17 santonniers, reconnus dans le monde entier pour la qualité de leurs créations sont recensés à Aubagne. L’argile du Pays d’Aubagne révèle ainsi tout le talent de cette filière qui garantit le succès des santons. Un véritable patrimoine local vivant de l’artisanat et de l’art de vivre provençal, un savoir-faire unique qui se perpétue depuis des générations dans les ateliers.
A Noël, les crèches installées dans des villages provençaux, avec leurs décors de collines et de rivières, si caractéristiques de cette si belle région redonnent vie aux santons. Scènes de la nativité, avec les Rois Mages, les bergers, les animaux, ils représentent aussi les métiers d’antan ou les fonctions traditionnelles : boulanger, poissonnier, prêtre, maire….
Il faut maintenant attendre le 25 décembre, pour que le plus charismatique des santons ne soit visible : l’enfant Jésus.