En 1205 à Gémenos, en plein cœur de la forêt, Dame Garcende décide de créer une communauté de moniales, malgré une époque troublée en plein moyen-âge.
Elle réalise son veux grâce à l’appui de l’évêque de Marseille, sur cette terre qui appartient à l’époque à l’abbaye de Saint-Victor, et reçoit en dotation les revenus de plusieurs églises. En 1223, Dame Garcende transforme ainsi le petit monastère en abbaye cistercienne. Cette communauté de femmes dépend de la règle de Citeaux, érigeant la prière et le travail comme principaux fondements. Rapidement, la communauté s’agrandit et avec l’appui de seigneurs de la région, 3 “filles” sont construites pour accueillir les nouvelles venues : l’une à Mollégès, l’autre à l’Almanarre près de Hyères et la dernière à Marseille (Notre-Dame-de-Sion).
Une période prospère commence pour ces religieuses qui, malgré la rudesse de la vie quotidienne, font de Saint-Pons un centre de production agricole et industriel important, grâce essentiellement à la rivière le Fauge, dont l’énergie hydraulique alimente les moulins. Une embellie qui malheureusement ne durera pas longtemps. Car malgré la protection des Seigneurs, les épidémies, les guerres, les brigandages, la concurrence économique et les querelles politiques viendront à bout de la pugnacité de ces femmes. Elles ne seront plus que deux moniales en 1407.
Abandonnée en 1426, l’abbaye restera la propriété de l’église jusqu’au 18e siècle, au moment où le marquis Henri Raynaud D’Albertas, célèbre pour ses jardins, acquiert le domaine de Saint-Pons, l’église et le couvent. De nombreux propriétaires se succèderont jusqu’en 1972, moment où le domaine de Saint-Pons devient propriété du Département, qui le rénovera complétement dans les années 1990.
Un bâtiment majestueux remarquable par sa beauté, inscrit aux Monuments historiques en 1926. L’exemple le plus complet de ce que fût un monastère féminin.