La transhumance, inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco depuis 2023, est une pratique ancestrale du pastoralisme méditerranéen, notamment en Provence. Issue du latin « de l’autre côté de la terre », elle représente un mode d’élevage basé sur le pâturage et le déplacement saisonnier des troupeaux de moutons, de vaches, ou de chèvres. Cette pratique s’étend également à d’autres régions françaises telles que la Corse, le Jura, le Massif central, les Pyrénées et les Vosges.
C’est en juin que débute ce voyage, mois pendant lequel les bergers quittent les plaines desséchées de Provence, pour conduire leurs troupeaux vers les alpages, où ils passeront l’été jusqu’en octobre, empruntant des sentiers pastoraux traditionnels.
L’histoire millénaire de la transhumance en Méditerranée témoigne d’une remarquable capacité humaine à s’adapter et à interagir avec son environnement. Aujourd’hui, la transhumance dépasse son simple aspect pratique pour devenir un véritable patrimoine culturel, impliquant des pratiques sociales, des rituels, et un système socioéconomique complet.
Elle est reconnue comme un modèle de développement durable, mettant en avant des pratiques respectueuses de l’environnement et la valorisation des produits naturels de qualité, comme la viande et la laine. Elle revêt également une importance environnementale et paysagère en entretenant la biodiversité et en façonnant les paysages.
La Maison de la transhumance installée au Domaine du Merle, au cœur de la plaine de la Crau incarne ce patrimoine, en réunissant éleveurs, experts, opérateurs culturels et élus locaux, pour préserver et promouvoir cette pratique. Elle vise à unir leurs compétences pour préserver cette tradition, tout en diffusant sa connaissance à travers des expositions, des événements festifs, des sentiers de découverte, et des supports pédagogiques. Ce lieu abrite également un centre euroméditerranéen de ressources sur la transhumance, inauguré en 2019, et le plus ancien centre de formation de bergers transhumants de France.
À travers la transhumance, c’est un patrimoine vivant qui se perpétue, façonnant les paysages et les traditions. Un lien profond avec la nature et l’histoire qui se tisse autour de ces pratiques séculaires.