Auteur, journaliste sportif, on ne présente plus le célèbre animateur de TF1, Denis Brogniart, devenu une figure indissociable du jeu de survie Koh-Lanta.
Rencontre avec cet homme aux multiples facettes qui se confie aux lecteurs du LiFE magazine pour notre plus grand plaisir !
Nous avons connu des événements majeurs dû à la pandémie que nous traversons depuis 2020, est-ce que cela a changé votre façon de penser et d’agir ?
Non si ce n’est que cela m’a donné plus de temps. Cela m’a permis d’écrire mon premier livre et d’être plus en famille. Mais globalement, cela n’a pas changé grand-chose à mon organisation car quand je suis à Paris, par choix, je pratique le télétravail et je n’ai pas attendu le covid pour adopter cette pratique.
Quel impact cela a t-il eu sur votre métier ? Une nouvelle (ré)organisation ?
Nous avons pu continuer à tourner Koh-Lanta mais malheureusement nous étions dans une bulle sanitaire et cette dernière est forcément plus contraignante. Nous n’avons pas eu de contact avec la population locale sauf celle qui travaillait à nos côtés et c’est forcément plus déceptif car lors des tournages nous aimons toujours aller à la rencontre des personnes, de leurs cultures ou du pays dans sa globalité.
Vous êtes l’un des visages emblématiques de Koh-Lanta. Pourrait-on dire également que vous êtes un aventurier ?
Surtout pas ! Jamais de la vie, je ne me considérerai comme un aventurier.
Je suis très attaché à la valeur des mots. Pour moi, un aventurier avec un A majuscule, c’est un être ordinaire capable de performances et de dépassements extraordinaires. Et j’ai coutume de dire, « n’est pas aventurier qui veut », il y a forcément une notion de risque, de dépassement, de découverte quand on est un véritable aventurier.
Il faut dissocier les aventuriers de Koh-Lanta qui sont des aventuriers d’un jeu de télévision avec ceux que j’appelle les vrais aventuriers, comme Paul-Émile Victor ou Haroun Tazieff, et qui ont un engagement total parfois au péril de leur vies.
Que pensez-vous de l’évolution des aventuriers avec l’expérience que vous avez aujourd’hui ? Sont-ils désormais plus dans la stratégie et moins dans l’aventure humaine ?
Cela dépend des personnalités mais je pense que l’aventure humaine est toujours extraordinaire car personne ne se retrouve dans une situation comme Koh-Lanta dans la vie de tous les jours.
Éloigné de notre quotidien, c’est une aventure physiquement et psychologiquement difficile.
C’est pour cela que l’aventure humaine et le dépassement de soi prendront toujours le lead sur la stratégie même si dans Koh-Lanta, il faut tout de même avoir un vrai recul sur les autres pour opter pour la meilleure des stratégies.
Pour aller loin, il est indispensable d’avoir une forme stratégie mais cela est moins important que la relation humaine, que de gagner des épreuves et de faire preuve de compétences en matière de survie sur le camp.
Les spectateurs sont nombreux à dire que le jeu ne récompense plus le plus méritant mais récompense le plus stratège, pensez-vous qu’il faudrait revoir certaines modalités ?
Non je ne suis pas d’accord avec cette affirmation. A mon avis, ceux qui pensent cela considère que Koh-Lanta est une aventure 100% sportive et que les plus sportifs devraient logiquement être les gagnants. Mais Koh-Lanta est un cocktail avec plusieurs ingrédients : il faut être un sportif polyvalent, à l’aise dans les épreuves aquatiques, de patience, de course ou encore d’équilibre. Il faut avoir des notions de survies pour avoir un rôle prépondérant sur le camp dans son équipe.
Et puis il faut aussi avoir une capacité à gérer la stratégie de son équipe pour faire les meilleures alliances, trouver les meilleures stratégies et éviter une élimination surprise. C’est la force de Koh-Lanta : il faut avoir des compétences dans ses trois domaines pour aller loin et pour l’emporter.
Maintenant, c’est évident que ce n’est pas toujours, voire rarement le plus sportif qui l’emporte mais veuillez noter que ceux qui l’ont emporté dernièrement ont fait leurs preuves dans tous les domaines. Ils ont eu une capacité remarquable à se retrouver dans un univers où ils ont beaucoup appris et progressé pour devenir au fil des jours des aventuriers indispensables à leur équipe.
Votre podcast sorti au printemps 2021 “Vie d’Aventure” a donné la parole à des figures intéressantes. Envisagez-vous une deuxième saison ?
Pour des questions de temps et de disponibilités me concernant, pour le moment nous sommes en pause mais j’espère reprendre très vite car ces aventuriers sont des modèles très inspirants.
Vous faites partie des personnalités incontournables de la Tv, mais vous êtes également multi-casquettes, tv, radio, auteur… Y aurait-il un nouveau challenge qui vous motive ?
Faire du doublage ou un jour peut-être, monter sur les planches… Mais pour faire du théâtre, il faudrait que je prenne des cours car ce n’est pas quelque chose qui s’improvise !
Je n’ai pas beaucoup de temps pour explorer d’autres univers en ce moment mais j’ai déjà la chance d’avoir une vie bien remplie !
Quels sont vos projets pour cet été, ou irez-vous vous ressourcer ?
Ça sera un été studieux ! Car au mois de juillet je présenterai les émissions du Championnat d’Europe de Football Féminin et ensuite je repartirai très vite sur le prochain tournage de Koh-Lanta… Ce qui fait que je resterai sans doute en France avec ma famille près de l’Atlantique ou en Méditerranée. Exceptionnellement, je ne partirai pas très loin comme j’aime le faire généralement.
Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été journaliste ?
Une carrière dans le sport ou peut être un explorateur de l’extrême à la Mike Horn… (sourires)
Il y a plusieurs métiers qui m’auraient intéressé : j’aurais aimé être avocat pour argumenter et utiliser l’oral à bon escient. Je suis aussi très attaché à l’univers militaire et faire une école d’officier dans l’Armée française aurait été une destinée que j’aurai pu embrasser.
Très jeune, j’ai eu la chance d’avoir des dispositions pour le journalisme et celui sport en particulier. Et quand on est capable de mettre en adéquation un rêve de gosse, une vocation et un métier que l’on pratique depuis maintenant plus de 30 ans, c’est une chance et c’est aussi la récompense de beaucoup d’efforts et de travail.
Comment pourriez-vous vous définir en 3 mots ?
Émerveillé – Impatient – Voyageur
Que pourriez-vous souhaiter aux lecteurs du LiFE magazine ?
Qu’ils aillent au bout de leurs passions, de leurs envies !
De toujours avoir une capacité à s’émerveiller et à s’évader avec l’envie de sans cesse découvrir le monde qui est le nôtre.
Cela dit, je considère qu’après avoir eu la chance de voyager, la France est incontestablement le plus beau pays du monde !
Evasion, passion et découverte pour les lecteurs de LiFE !