6 octobre 1889. La Belle Epoque bat son plein. Les bourgeois s’encanaillent dans les music-halls et autres cafés concerts auprès des filles de « mauvaise vie ». C’est dans ce contexte d’insouciance que Messieurs Oller et Zidler créent le Moulin Rouge.
Avec son mythique French Cancan, sa piste de danse gigantesque et ses sublimes danseuses, le cabaret se positionne comme le « Palais de la danse et de la femme. » 127 ans plus tard, le pari est gagné. Le Moulin Rouge devient le cabaret le plus mythique au monde et accueille chaque année des millions de spectateurs, venus admirer ses célèbres revues. « En 2014, une agence anglaise a classé le Moulin Rouge en 4ème position des monuments les plus photographiés au monde », explique Jean-Luc Pehau-Ricau, Directeur de la Communication et du Marketing.
Féérie au Moulin Rouge
4 tableaux, 100 artistes, dont 6O Doriss Girls recrutées dans le monde entier, 1 aquarium de 40 tonnes d’eau, 6 chevaux nains, 5 pythons, 1 000 costumes de plumes, strass et paillettes, 800 paires de chaussures, 80 musiciens, 60 choristes… la féerie demande des moyens. Le Moulin Rouge n’a pas lésiné, on en prend plein les yeux.
Les étoiles de la scène
Les stars de la soirée, ce sont les incontournables Doriss Girls et Doriss Dancers. Ils viennent des quatre coins du monde, animés par un rêve d’enfant pour intégrer le plus grand cabaret de tous les temps. « Je voulais rentrer au Moulin depuis l’école. J’ai passé une audition en Australie et j’ai été prise. Je n’en revenais pas. J’avais 20 ans quand je suis arrivée à Paris. Je réalisais un rêve d’enfant », explique Amanda, danseuse australienne.
Crédit photos : Le Moulin Rouge
Mais la sélection est drastique et les élus rares. Formation de danse classique obligatoire pour tous, une taille minimum de 1,75 mpour les danseuses et 1,85 m pour les danseurs, une plastique de rêve… n’est pas Doriss girls qui veut. Et pour celles qui ont la chance d’être sélectionnées, les efforts ne font que commencer. Etre danseur au Moulin Rouge demande une hygiène de vie exemplaire. Les répétitions sont au rythme de 5 heures par jour, dont 2 heures consacrées exclusivement au french cancan. La perte de poids est réglementée. Les coupes de cheveux surveillées. Les sports à risque prescris. Des sacrifices pourtant bien maigres face à la satisfaction de faire rêver chaque soir un public admiratif. « La scène, c’est addictif. On redoute le jour où on devra quitter le Moulin Rouge et surtout le public. » explique Sophie, danseuse depuis 10 ans au Moulin Rouge.
Si les Doriss Girls et les Doriss Dancers sont assurément les stars du spectacle, rien ne serait pourtant possible sans les artisans de l’ombre : costumiers, habilleurs, musiciens, machinistes, chefs de rang… ils sont plus de 400 à œuvrer quotidiennement en coulisse pour faire opérer la magie.
Mon truc en plumes
L’excellence étant le maître mot du Moulin Rouge, il fallait une Maison de renom pour l’accessoire le plus légendaire du show : la plume. Depuis 1929, la célèbre Maison Février est le fournisseur officiel du cabaret, mais aussi de Joséphine Baker, Line Renaud, Zizi Jeanmaire, Dita Von Tesse etc. Des collaborations artistiques exceptionnelles qui font aujourd’hui de la Maison, le leader mondial des maîtres plumassiers.
En 2014, une agence anglaise a classé le Moulin Rouge en 4ème position des monuments les plus photographiés au monde.
Autruche, faisan, coq, oie, héron… les provenances, les couleurs et les matières sont multiples. Ici, pas question d’entendre parler de synthétique. Les plumes ont un caractère sacré et chaque pièce possède même son propre certificat vétérinaire.
Ce soir je serai la plus belle pour aller danser
Strass, paillettes, perles, broderies, satin… les costumes contribuent également à la magie du spectacle. Dessiné par le célèbre Corrado Colabucci, chaque habit est entièrement fabriqué à la main et nécessite entre 10 et 280 heures de confection. Au total, « Féérie » compte 1 000 costumes pour un budget hors-norme de 4 millions d’euros. Si les tenues doivent mettre en valeur les somptueuses Doriss Girls, elles doivent également rester légères et pratiques à manier pour ne pas entraver leurs mouvements.
Sexy jusqu’au bout des pieds
Touche finale : les chaussures ! Depuis 1945, la prestigieuse Maison Clairvoy crée, fabrique et vend des chaussures sur-mesure pour le monde du spectacle, avec une spécialité bien particulière pour les bottines de French Cancan.
Cinq bottiers personnalisent et conçoivent les 800 paires du spectacle à partir des meilleurs cuirs au monde. Veau, chèvre, box cals, agneau… les peaux doivent être souples, résistantes et confortables pour permettre aux danseurs d’être à l’aise dans leur mouvement.
Pendant le spectacle, entre chaque tableau, un autre ballet se joue en coulisse, celui des habilleurs. En pleine effervescence, 23 petites mains s’activent pour assister les 60 danseurs au changement de scène. Tout est cadré, organisé, millimétré. Chaque costume possède son étiquette. Chaque danseur a son habilleur, qui l’aide à se dévêtir et à se rhabiller dans un temps record.
Une perle qui tombe ? Pas de soucis, les couturières sont également là pour rafistoler en direct. Une véritable armée de fourmis, tournées vers un but commun : l’excellence. « On peut toujours compter sur l’équipe qui nous entoure. On est chouchouté en permanence pour que tout se passe dans les meilleures conditions », explique Sophie.
La valse des papilles
Retour sur le devant de la scène, dans la somptueuse salle Belle Epoque, créée par Henri Mahé en 1951. Pendant que les danseurs s’échauffent, l’équipe de restauration prépare les tables pour le dîner. Maîtres d’hôtel, chefs de rang, serveurs… la plus grande brigade de France, soit 120 professionnels issus des meilleures Ecoles hôtelières, dresse les 900 places dans une agitation parfaitement synchronisée.
Aux fourneaux, une brigade de 25 cuisiniers préparent les trois menus proposés, sous la houlette du Chef David Le Quellec, une référence dans la gastronomie.
19 heures. Les portes du Moulin s’ouvrent enfin. Les clients s’attablent pour déguster une cuisine raffinée agrémentée d’une sélection des plus grands crus français.
Et pour que la féérie soit parfaite, le champagne pétillera toute la soirée. Avec 240 000 bouteilles ouvertes par an, le Moulin Rouge est d’ailleurs le premier consommateur de champagne au monde.
Il est 21h, les tables sont débarrassées. Le show peut commencer…
Le Moulin Rouge ne se raconte pas. Il se vit. Alors, lumières !
LE MOULIN ROUGE
82 Boulevard de Clichy
75018 Paris
+33 (0)1 53 09 82 82
www.moulinrouge.fr