Catherine Marchal UNE FEMME DÉTERMINÉE

Après l’énorme succès sur Netflix de Bronx et loin de l’univers de la police et du polar, Catherine
Marchal endosse le rôle d’une cheffe dans le nouveau feuilleton de TF1, « Ici tout commence »

Dans quel état d’esprit êtes-vous en pleine épidémie et alors que la culture est en crise ?

Je suis évidemment très inquiète pour sa survie à court terme. Combien seront encore debout dans « le monde d’après » et on comptera les victimes à ce moment-là, mais aujourd’hui je suis plus encore indignée, choquée, par cette discrimination à l’égard des cinémas et des salles de spectacles. Aucune explication ni justification scientifique cohérente n’a été avancée par notre premier ministre pour que l’on puisse accepter sereinement ces fermetures. Alors que nous craignons une contamination plus virulente avec les nouveaux variant du virus, les autorités demandent aux voyageurs des transports en commun et des trains de ne plus parler ni manger dans les voitures, on oublie que c’est exactement ce que font nos spectateurs, rester de face, dans le même sens, à distance, sans parler ni manger. Je ne m’insurge pas de la non-fermeture des TGV ni même des grands magasins, en revanche les passes droits accordés aux lieux de cultes et en particulier le maintien des messes est véritablement scandaleux. *NDLR (cette réponse a été rédigée fin janvier)

Cette crise nous a permis de réfléchir sur nos implications au quotidien avez-vous également fait cette introspection?  

Lors du premier confinement, le fait d’avoir dû mettre notre vie sur pause nous a permis d’être beaucoup plus dans l’observation de monde qui nous entoure. Malgré les soucis économiques que ça a pu provoquer, ça a été d’une certaine façon assez bénéfique pour pas mal de gens. Pour ma part, m’arrêter m’a permis de me rendre compte plus profondément de la chance que j’avais d’avoir réussi à construire cette famille, faire le métier que j’aime, avoir des amis précieux et puis de regarder dehors et voir que tendre la main à ceux qui sont moins chanceux (je pense par exemple à ceux qui étaient confinés dans la rue) c’est finalement pas grand-chose, ça demande juste de prendre la temps de regarder, de s’intéresser, de parler et quelques fois partager seulement ce que l’on a en trop suffit.

On peut vous retrouver sur TF1 tous les jours à partir de 18h sur « Ici tout commence» Comment vous êtes-vous préparée à ce rôle de cheffe ?

La préparation des rôles pour moi se fait avant tout dans l’observation. J’ai beaucoup observé le comportement des femmes cheffes à travers plusieurs documentaires. Je ne regardai pas ce qu’elles cuisinaient mais plutôt comment elles cuisinaient, comment elles goutaient, ressentaient, comment elles s’adressaient à leurs assistants, le ton de leur voix, leurs gestes.

Les femmes ont-elles du mal à se faire une place en cuisine ?

Il parait oui. Je n’ai pas suffisamment infiltré ce milieu pour connaitre les détails, mais longtemps la haute gastronomie n’a été qu’une histoire d’hommes. Pour se faire une place et se faire respecter, les femmes ont dû non pas être au même niveau mais être meilleures. C’est d’ailleurs le cas aussi dans d’autres professions.

De flic à cheffe, la télévision et le cinéma vous permettent de pouvoir vous glisser dans la peau d’un autre facilement …

Quand j’endosse la robe d’avocat, la veste de Cheffe ou que j’enfile le brassard Police, j’ai d’abord un immense respect pour ceux qui exercent ces fonctions pour de vrai. Être crédible et être à la hauteur du costume est une priorité pour moi.

Au travers de vos rôles, vous aimez les incarnations fortes, quelle fonction vous ressemble le plus ?

La fonction d’enseignante (que j’endosse aussi dans « Ici Tout Commence ») est je pense ce qui se rapprocherait le plus de ma nature. L’idée de la transmission m’intéresse de plus en plus.

Vous militer pour l’association over fifty et alors ? Quelle est la place de la femme de plus 50 ans aujourd’hui dans notre société ?

Je n’ai pas la sensation de militer mais plutôt de m’amuser. Je pense que l’image de la femme après 50 ans est à revoir totalement. La publicité et la fiction nous montre des grands-mères jouées par des actrices de 40 ans, vous remarquerez que dans les films, la femme (soi-disant du même âge) d’un homme de 60 ans en a rarement en réalité plus de 40. A croire que les hommes paraissent plus jeunes plus longtemps que nous. L’idée de l’association créée par Nathalie Garçon est de montrer, le vrai visage d’une femme de 50 ans pour qu’on arrête d’imaginer que c’est un vieux machin tout décrépi qui fait du tricot au coin du feu.

Quels sont vos futurs projets pour cette année 2021?

Continuer Ici Tout Commence au moins jusqu’à l’été avec des plages pour pouvoir aussi me nourrir d’autres personnages ailleurs et je l’espère de tout mon cœur, reprendre la mise en scène avec la reprise de « De quoi je me mêle » au théâtre Edgar à Paris et d’autres projets en suspens dont une pièce d’Alain Teulié et une comédie de Serge Da Silva. Il n’est pas impossible non plus que je retourne sur scène dans un monologue, à moins que je ne refasse avant un autre film avec un certain Olivier M.