Audrey Fleurot, actrice française aux multiples talents, connue pour ses rôles emblématiques dans des séries notables telles que Kaamelott, Engrenages, Les Combattantes et depuis 2021, HPI sur TF1.
Elle se confie sur ses réflexions, son parcours, ses projets à venir et sa vision de l’industrie du cinéma pour le plus grand plaisir des lecteurs du LiFE magazine.
Comment choisissez-vous les rôles dans lesquels vous souhaitez vous investir ? Y a-t-il un critère spécifique qui vous guide dans vos choix ?
Je n’ai jamais eu de plan de carrière. J’ai toujours fonctionné à l’instinct. Ce qui me motive avant tout, c’est l’impression de ne pas déjà avoir fait ce genre de personnage. J’ai tendance à vouloir faire les écarts les plus grands. J’aime être étonnée par les propositions et faire des choses très différentes et aussi sentir lorsque je lis un scénario, que le personnage qu’on me propose, que ma singularité peut apporter quelque chose de spécifique. Je lis beaucoup de scénarios où je peux envisager beaucoup de comédiennes. Je ne vois pas pourquoi on me le propose particulièrement à moi… Je ne saurais pas dire pourquoi mais j’ai besoin de sentir que cela fasse écho en moi.
En tant qu’actrice ayant évolué en télévision, au cinéma et au théâtre, comment percevez- vous l’évolution de votre carrière au fil des années ?
Encore une fois, j’ai toujours été heureuse de l’endroit où j’étais professionnellement. Je ne me suis tellement pas autorisée à espérer quoi que ce soit au niveau de l’image. Et puis ça a pris de plus en plus d’importance dans ma vie. Je me suis sentie petit à petit plus légitime, mais j’ai vraiment le sentiment d’avoir monté un peu les marches une par une ! J’ai commencé en faisant deux jours par ci, par là, dans des séries récurrentes et puis j’ai décroché un premier second rôle intéressant, et puis un premier rôle, puis un peu de cinéma. Ce qui est intéressant, c’est qu’une carrière est vraiment un mélange de hasard, et de chance en même temps. Je trouve que c’est assez cohérent le fait de faire des choses très différentes, de finalement n’appartenir à aucune famille en particulier, ça me ressemble assez !
Pouvez-vous nous parler d’un moment marquant de votre carrière qui a façonné votre approche du métier d’actrice ?
Il y en a beaucoup, il y a eu notamment Kaamelott. Quand Alexandre Astier est venu me proposer de jouer avec cette petite troupe qu’il avait constituée. Il m’avait vue jouer au théâtre. Malgré des débuts difficiles dans le casting, cette expérience a été enrichissante et joyeuse, car elle combinait mes deux passions, le théâtre et la télévision. Je pense que s’il n’y avait pas eu quelques metteurs en scène qui m’avaient offert des rôles sans me faire passer de casting, je n’aurais sans doute jamais tourné ! Il y a également un autre grand moment, c’est quand j’ai réussi à décrocher le casting d’Engrenages où c’est la première fois que je me retrouve avec un rôle récurrent et une série qui est la première série française vraiment moderne avec des personnages féminins vraiment intéressants. J’ai eu également la chance au cinéma de faire partie de l’aventure du film Intouchables qui m’a permis de me faire connaître sur grand écran, même si évidemment, le film ne repose pas sur mes épaules.
En plus de votre travail sur les écrans, vous avez également joué dans une pièce de théâtre aux côtés de Didier Bourdon. Quelle est l’importance du théâtre dans votre parcours professionnel aujourd’hui ?
Je n’ai fait que du théâtre pendant 10 ans. Donc j’ai joué dans beaucoup de pièces. Quand je suis sortie de l’école de la rue Blanche, j’ai travaillé directement dans l’univers dans lequel je voulais être, c’est-à-dire du théâtre subventionné. J’ai eu la chance de faire partie de la troupe de Laurent Pelly pendant une dizaine d’années. Et voilà, on était en tournée tout le temps dans des très belles salles qui étaient pleines. Donc c’était très agréable et j’étais vraiment à l’endroit où j’avais envie d’être ! Le théâtre reste mon moteur et j’essaye d’y retourner régulièrement. Maintenant il est vrai que c’est compliqué avec les tournages, parce que le timing n’est pas du tout le même. Il faut booker deux ans auparavant et je n’ai pas forcément cette visibilité. La dernière fois que j’étais au théâtre, on s’est pris le confinement, on a joué Bug au théâtre des Célestins à Lyon, on l’a joué une fois et puis le confinement nous est tombé dessus ! Donc je ne désespère pas de reprendre ce spectacle.
La 4ème saison de HPI est diffusée, est-ce que vous avez de nouveaux projets en cours à nous annoncer ?
Au moment où je vous parle, je suis en train de faire un long métrage qui est réalisé par Emmanuel Poulin-Arnaud, qui s’appelle « Regarde » avec comme partenaire Dany Boon. C’est une comédie dramatique sur un sujet qui est assez poignant. C’est un couple séparé qui a un enfant adolescent et ils s’aperçoivent qu’il est atteint d’une dégénérescence de la rétine et qu’il va devenir aveugle. Que vont-ils décider de faire ensemble de ces derniers mois pour leur enfant… Sinon, j’ai plein de projets à venir, mais dont je ne peux pas encore parler… (sourire)
En tant que femme influente dans l’industrie du cinéma, quel message souhaiteriez-vous transmettre aux jeunes artistes qui aspirent à suivre vos traces ?
Je trouve ça très compliqué de donner des conseils parce que je crois qu’il y a mille et une façons d’arriver à ce métier. Moi j’ai le sentiment qu’il faut avoir une espèce de conviction que c’est cela et rien d’autre. Mais c’est parce que c’est mon parcours à moi. C’est un métier qui est évidemment difficile. Personne ne vous attend et il n’y a pas beaucoup de place. En même temps, je trouve qu’on vit à une époque où les jeunes acteurs et actrices ont la possibilité de se montrer via les réseaux sociaux en faisant leur propre production, ce qui n’était pas du tout le cas à mon époque, je trouve ça assez réjouissant. Je trouve qu’ils peuvent être un peu plus maîtres de leur destin, en faisant leurs propres sketchs, leurs propres productions, en obtenant directement une visibilité c’est là un des intérêts des réseaux sociaux, ce que je trouve assez chouette.
Comment parvenez-vous à maintenir un équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle, surtout dans un métier aussi exigeant que celui d’actrice ?
Trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle est un défi constant. Tout comme de nombreuses femmes qui jonglent avec des carrières exigeantes. Quand c’est un métier passion c’est encore plus compliqué parce que j’adore travailler et je suis jamais plus heureuse qu’au travail, mais effectivement ce n’est pas évident, et en même temps, c’est mon équilibre. C’est un fonctionnement qui a toujours été le mien. J’essaye de compenser le manque de quotidien par des moments un peu exceptionnels. Quand je suis en famille, j’essaye de compenser en essayant de créer de jolis souvenirs. Et puis quand je suis là, j’essaye d’être totalement présente.
Cet été, vous serez plutôt team cocotiers, cocktails et palmiers ou montagne, rando et vin chaud ? (Rires)
Alors je pourrais cocher toutes les cases ! (Rires)
Déjà, je suis très heureuse parce que j’ai une bonne partie de mon été libre, ce qui est assez rare parce que c’est souvent une période de tournage vu qu’il fait beau. Je vais être un peu cocotier, un peu campagne, un peu rando. Je vais cocher un peu toutes les cases ! (Sourire)
Que pourriez-vous souhaiter à nos lecteurs du LiFE magazine ?
De profiter au maximum de leur été avec les gens qu’ils aiment, de profiter de leur famille, de leurs amis, de leurs amoureux, de leurs enfants et de passer des moments intenses avec ceux qu’ils aiment