Julie de Bona En pleine lumière

Après avoir conquis le public avec des rôles marquants sur le petit écran, Julie de Bona s’impose comme une comédienne solaire et attachante. Rencontre avec une artiste passionnée, qui revient cette année sur TF1 pour le troisième volet très attendu de « Été 36 » et la saison deux de la série « Érica ».

Vous revenez sur TF1 dans la très attendue saison 2 d’« Érica », après le succès de la première en 2025. Qu’est-ce qui vous touche le plus dans ce personnage ?

Ce qui me touche le plus chez ce personnage, c’est sa proximité avec les gens. J’ai l’impression qu’elle pourrait être notre meilleure amie, notre soeur, notre fiancée… quelqu’un de la famille, en fait. Elle est profondément humaine, avec ses failles qu’elle ne cherche pas à cacher. « Érica » est à la fois fragile et maligne, pleine de contradictions, et c’est ce qui la rend si touchante. J’aime beaucoup sa vulnérabilité, cette sincérité dans ses fragilités. Même si elle a réglé beaucoup de choses dans la première saison, elle en découvre encore d’autres dans la deuxième, qu’elle n’a pas vraiment résolues en profondeur. Dans cette nouvelle saison, elle est plus dans l’introspection, dans une recherche d’elle-même.

Comment le tournage à Hossegor a-t-il influencé l’atmosphère et l’énergie de cette nouvelle saison ?

Cette année à Hossegor, on a eu une chance incroyable : il a fait un temps magnifique presque tout le tournage ! Rien à voir avec la première saison, où le vent et le froid rendaient les scènes extérieures bien plus compliquées, surtout celles censées être solaires. Là, on a été bénis ! Le beau temps a donné à la série une vraie lumière, une énergie douce et joyeuse. On a tourné de superbes scènes au coucher du soleil, avec des ciels splendides… C’était magique. Hossegor, dans ces conditions, c’est un endroit hors du temps, comme dans une bulle. Nous avons terminé en octobre, avec les lumières d’automne, et c’était encore plus beau. Vous le verrez dans les épisodes 2 et 3 : la magie des Landes prend tout son sens. C’est un lieu privilégié, protégé, avec des paysages sublimes et cette forêt de pins qui dégage quelque chose de très apaisant.

Vous retrouvez-vous dans « Érica » ou est-ce un rôle très éloigné de vous ?

Je ne sais pas si c’était voulu à l’écriture, mais j’ai senti tout de suite qu’il y avait quelque chose d’elle qui me ressemblait. Quelque chose qui m’a touchée profondément. En même temps, on est très différentes, et c’est ce que j’aime aussi. Elle a une élégance et un certain raffinement que j’admire. Grâce à elle, j’ai pu explorer une part plus douce de moi. Et puis, il y a des points de rencontre : la vulnérabilité, la spontanéité, cette façon de ressentir les choses très fort. Après, je ne sais pas si c’est écrit comme ça, ou si c’est moi qui l’ai amené. C’est toujours une alchimie entre le personnage et le comédien. On y met forcément un peu de soi. Ce que j’aime chez elle, c’est justement ce qui n’est pas moi : sa délicatesse, sa retenue. C’est une part que je reconnais sans forcément la posséder, et c’est pour ça que j’aime tant la jouer.

Après « Le Bazar de la Charité » et « Les Combattantes », qui ont marqué les téléspectateurs, que représente pour vous ce troisième volet : « Été 36 » ?

Pour moi, c’était vraiment important de faire partie d’« Été 36 ». Cette série vient compléter une trilogie sur les droits des femmes à différentes époques, et j’aime cette idée de se souvenir d’où l’on vient, de comprendre le chemin parcouru et ce qu’il reste à protéger. On se retrouve en août 1936, le jour des premiers congés payés. C’est une période incroyable, pleine de vie et de liberté. Tout à coup, les classes populaires découvrent la mer, les vacances, la joie de vivre, pendant que les bourgeois voient leur univers bousculé… C’est un moment d’espoir, de lumière, juste avant une période plus sombre. L’histoire nous apprend toujours quelque chose sur le présent et c’est pour ça que j’aime profondément ces séries d’époque : elles nous rappellent d’où l’on vient, et pourquoi il faut continuer à avancer.

Qu’avez-vous aimé explorer à travers ce rôle de grande bourgeoise dans une époque en plein bouleversement ?

J’ai adoré explorer cette époque et la condition des femmes, mais aussi un sentiment que je n’avais encore jamais vraiment travaillé : la jalousie. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi complexe à ressentir, à comprendre, à jouer. Mon personnage, Blanche, est une femme bourgeoise qui a tout pour être heureuse, et pourtant, elle est profondément malheureuse parce qu’elle est rongée par la jalousie. Elle n’a pas eu l’attention de son père, son premier amour était amoureux de sa soeur jouée par Sofia Essaïdi et, toute sa vie, les hommes qu’elle a aimés se sont tournés vers cette soeur. Elle se sent donc transparente, blessée, en colère. Ce que je trouve intéressant chez elle, c’est qu’elle reste très humaine. On peut tous se reconnaître, d’une manière ou d’une autre, dans ce sentiment. À l’âge où on la découvre, c’est une femme mûre qui doit affronter cette jalousie, décider si elle continue à la subir ou si elle s’en libère. Et ça, je trouve que c’est un terrain très fort, très humain : qu’est-ce qu’on fait de nos blessures quand on devient adulte ?

Comment parvenez-vous à déconnecter entre deux tournages ?

C’est assez simple : je me ressource avec ma famille, mes amis… et surtout dans la nature. Le silence, le calme, ça m’aide beaucoup. Entre deux tournages, j’ai besoin de me retrouver, de faire un peu d’introspection. Ce n’est pas forcément entourée de beaucoup de monde, au contraire. Marcher dans la nature ou simplement regarder la mer, c’est une forme de méditation pour moi. Ces moments-là m’aident à me recentrer, à lâcher le personnage et à retrouver mon énergie à moi.

Quels lieux ou paysages vous ressourcent le plus ?

J’aime me ressourcer face à la mer ou au cœur de la nature, dans des paysages vallonnés. Il y a quelque chose dans le relief, dans cette nature vivante, qui me recharge vraiment. Mais les voyages aussi m’apaisent.

Par exemple, la Tanzanie m’a beaucoup marquée, c’est très différent, plus plat, mais ce sont de grandes étendues avec une énergie incroyable. Ce que je recherche, en fait, c’est de m’éloigner de la civilisation, d’aller là où la nature reprend toute la place. C’est une question de vibrations.

Qu’aimeriez-vous encore explorer ou apprendre, en dehors de votre métier d’actrice ?

Oh, plein de choses ! J’ai encore tellement envie d’apprendre… Le chant, la danse, l’anglais, jouer d’un instrument, monter à cheval… j’ai une curiosité sans fin ! Ce que j’aime, c’est que chaque rôle m’ouvre une nouvelle porte : un jour, j’apprends le tennis, un autre, je découvre la boxe ou l’univers du parfum. Pour un tournage, j’avais étudié la composition des parfums et j’avais adoré ça. C’est un métier qui permet d’explorer mille choses, même si on les survole souvent. Parfois, certaines me restent un peu plus que d’autres… et c’est ce qui rend tout ça si passionnant.

Que pourriez-vous souhaiter aux lecteurs du LiFE Magazine ?

Je souhaite aux lecteurs du LiFE Magazine d’ouvrir grand leur coeur, de profiter des gens qu’ils aiment, de rire, de rêver, de s’émouvoir… et de donner une belle impulsion à 2026 ! Que cette année soit remplie de douceur, de sincérité et de cette belle lumière qui nous fait avancer. Parce qu’au fond, le plus précieux, c’est ça : vibrer, partager, vivre pleinement. Et puis, je leur souhaite aussi de passer de jolis moments devant leur télé en compagnie d’ « Érica » … et de faire très bientôt connaissance avec Blanche d’« Été 36 » (sourire).