Vous venez de rejoindre le groupe TF1 et sa chaîne d’information en continu LCI : pourquoi ce choix ?
Il y a 3 bonnes raisons pour rejoindre une chaîne : adhérer au projet, connaître et apprécier l’équipe qui le porte et accessoirement… il faut aussi qu’on vous le propose ! Les 3 critères étaient réunis…
Qu’est ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Il suffit de regarder l’antenne. Pas d’hystérie, pas de démagogie : des faits bruts, et du débat de qualité pour les mettre en perspective. Bref la définition même de ce qu’une chaîne d’info peut apporter au citoyen téléspectateur.
Vous aviez disparu de l’antenne pendant 1 an après votre départ de la chaîne Cnews, c’était une coupure souhaitée ?
Souhaitée et nécessaire ! Une chaîne d’info, c’est un peu une grande lessiveuse. Je venais d’y passer 7 ans sans m’arrêter de tourner. Il faut parfois savoir appuyer sur le bouton pause ! Durant 7 ans, j’ai pro- duit chaque soir de la semaine plus de 2H30 d’émission en direct , dans lesquelles j’ai tenté de décrypter l’actualité. L’audience et le succés étaient au rendez-vous, mais j’ai senti qu’il était temps pour moi de retourner sur le terrain pour recharger le cerveau et renouveler les idées !
Et comment avez-vous fait ?
Je suis retourné sur les bancs de l’école ! En l’occurrence à l’IHEE (ins- titut des hautes études de l’entreprise). J’avais besoin de mieux com- prendre ce que signifiait concrètement la mutation du monde au sein des entreprises, en France mais aussi au-delà de nos frontières. Cela m’a permis de mieux saisir les enjeux et surtout de comparer les ré- ponses et les problématiques en fonction des pays… C’était passion- nant et surtout, très utile pour mes futurs décryptages...
A plusieurs reprises, vous avez fait le choix de quitter une position exposée : Cnews l’an dernier, France 2 il y a 7 ans alors que vous occupiez le poste envié de Joker du journal de 20H. Vous aimez le risque ?
J’aime la remise en question. Ce n’est pas parce qu’un fauteuil est
confortable qu’il faut s’y accrocher ! Il y a 7 ans, je voyais bien qu’un nouveau monde médiatique, celui des chaînes d’info en continu, al-
lait percuter le modèle d’info traditionnelle. Quand on voit le monde changer, on peut le regarder du haut de son balcon, on peut aussi partir le découvrir. C’est ce que j’ai fait.
Participer au « Gazelles and Men Rally « répond à cette même envie ?
Oui, il faut se dépasser, ne pas rester dans son confort, élaborer une stratégie pour atteindre son objectif. C’est un rallye sans GPS, à la boussole et à la carte, la vitesse n’importe pas. J’aime l’idée de se déconnecter de la tecchnologie pour revenir à l’essentiel.
Votre marque, c’est le décryptage. Une chaîne d’info est- elle le meilleur endroit pour imprimer une telle marque ?
Oui : la chaîne d’info vous laisse du temps. 24H d’antenne si vous le souhaitez ! En créant des émissions comme « ce qu’il fallait décrypter » et « le grand décryptage », nous avions été les premiers à afficher cette promesse. Beaucoup pensaient alors que ce n’était pas l’ADN d’une chaîne d’info en continu. Le succès de ces émissions a démontré le contraire : faire le pari de l’intelligence du public n’est jamais un pari perdant.