Lorsque l’été arrive, LLAARR, le Duc et la Duchesse de Castro et leurs deux filles se retrouvent dans leur belle maison de Saint-Tropez. C’est là que nous les avons rencontrés et c’est là qu’ils aiment profiter de leurs enfants, de leur famille et de leurs amis. Dans ce refuge, chacun s’adonne librement à ses passions. Le Prince pour la voile, la Princesse pour l’art, les filles pour la musique et la danse.
Appartenir à une famille qui a régné pendant plus d’un siècle sur un royaume aujourd’hui disparu, englouti par les tempêtes politiques du XIXème siècle, offre un regard un peu distancié sur les vicissitudes de l’Histoire et la fragilité des grandeurs humaines. C’est le cas du duc et de la duchesse de Castro, qui sans l’unification de l’Italie sous la férule de Garibaldi régneraient peut-être encore aujourd’hui sur le vieux Royaume des Deux-Siciles dont le Prince Tomasi di Lampedusa a raconté la lente agonie avec lucidité et nostalgie dans son chef d’œuvre Le Guépard. Un royaume presque millénaire conquis par les Bourbons au XVIIIème siècle et dont cinq rois issus de cette prestigieuse Maison firent une sorte de paradis culturel et artistique auquel on doit – entre autre – ; le triomphe de l’opéra italien, les plus beaux palais baroques et la naissance du néo-classicisme européen grâce aux fouilles de Pompéi et Herculanum ordonnées par le roi Charles (1716-1788).
Appartenir à une famille millénaire n’interdit pas de s’adapter à l’évolution du monde. Bien au contraire …
Aucune amertume pourtant lorsque vous rencontrez Camilla et Charles – des prénoms prédestinés aux couples princiers ? – dans l’une ou l’autre de leurs résidences européennes. Toujours la même vivacité, la même simplicité et la même bonne humeur. Descendant direct de Saint-Louis, de Louis XIV et de Philippe V, le premier Bourbon à avoir régné sur l’Espagne, le Prince Charles est partout chez lui en Europe et notamment dans cette Europe méditerranéenne qui est à la confluence de tous les héritages culturels. La Princesse Camilla, issue, pour sa part, d’une grande famille d’industriels italiens a très vite compris que l’économie ne connaissait pas de frontière et que la globalisation exigeait un sens permanent de l’adaptation. C’est la raison pour laquelle ce couple qui parcours le monde pour ses affaires mais aussi pour entretenir des relations amicales et parfois quasi diplomatique avec nombre de familles régnantes est toujours accompagné de leurs deux filles, Maria-Carolina et Maria Chiara, qui ne parlent pas moins de six langues… La Princesse Camilla de Bourbon a pour habitude de dire que ses filles ont d’abord des devoirs. Devoirs à l’égard de l’Histoire dans la mesure où elles appartiennent à une dynastie prestigieuse qui a modelé l’Europe. Devoirs à l’égard de l’avenir, car la Princesse qui est à la tête de plusieurs fondations pour le développement veut sensibiliser les deux princesses à la condition féminines et à l’éducation des filles qui est à ses yeux une condition indispensable à la paix et au progrès dans le monde.
Crédit photos : Famille royale Bourbon des Deux Siciles
A Paris, les Bourbons des Deux-Siciles, mêlent avec beaucoup d’entrain les couronnes du Gotha avec le monde des arts, de la politique et de l’industrie. A Monaco, qui est leur port d’attache, ils sont très liés au couple souverain. En Italie où ils séjournent régulièrement ils remplissent les obligations liées à leur rang. Il faut avoir assisté au moins une fois à Naples à la fête de San Gennaro – le Saint protecteur de la ville – pour réaliser l’attachement des populations du Mezzogiorno à la famille royale et à ses membres. Des milliers de personnes se pressent toujours sur leur passage aux cris de « Viva il nostro Ré » en agitant des drapeaux blancs portant les grandes armes de la famille.
Si les Bourbons des Deux-Siciles n’ont jamais prétendu disloquer l’Italie pour retrouver une couronne, la famille assume les responsabilités, sociales, culturelles et même religieuses attachées à cet héritage. C’est ainsi que le Prince Charles veille sur l’Ordre Constantinien de Saint-Georges dont il est le Grand-Maître héréditaire et qu’il transforme en douceur pour permettre à ce vénérable ordre chevaleresque, protégé par le Saint-Siège, de trouver sa place dans le monde du XXIème siècle. Il a donc récemment rajeuni la plupart des responsables de l’Ordre, souvent issus des plus anciennes familles d’Italie, et modifié les règles successorales de sa propre famille pour les adapter à la règle européenne en permettant à ses filles de lui succéder.